Vers une consignation sans coupure d’un câble HTB

Lors d’une intervention de maintenance sur une ligne Haute Tension, il est vital d’identifier parfaitement les conducteurs d’une liaison souterraine.

La continuité de fonctionnement des liaisons HTB est un enjeu majeur de la qualité de fourniture et transmission d’électricité. Pour cela des actions peuvent être prévues, préventives, ou curatives, de durée aussi courte que possible

La plupart des travaux de maintenance ne concerne pas l’isolant du câble ou le conducteur principal mais le plus souvent les connexions d’écran ou la gaine extérieure, comme par exemple :

  • Le changement des résistances non linéaires dans les puits ou coffrets ;
  • La codification de la permutation des écrans ;
  • L’intervention dans le coffret de mise à la terre ;
  • La réparation de l’écran / gaine du câble ;
  • La réparation des accessoires.


La norme NF 18-510 qui détermine comment assurer la sécurité des opérateurs travaillant sur les réseaux d’énergie impose de piquer les câbles Haute Tension (HTB) pour s’assurer qu’ils ne sont plus sous tension. C’est-à-dire que l’isolant est perforé et le conducteur mis à la terre. Malheureusement la conséquence de cette méthode est de détruire l’isolant du câble.

Aussi le SYCABEL travaille depuis quelques temps sur une méthode alternative non destructive qui permettrait d’identifier de façon certaine une liaison dont le conducteur a été mis à la terre aux deux extrémités.

Pierre Mirebeau est donc intervenu le 26 juin lors de la Conférence JICABLE pour présenter les travaux menés au sein du SYCABEL.

Depuis deux ans des tests ont été réalisés afin de mettre en place un protocole d’essais fiable d’une méthode de vérification d’absence de tension sans piquage du câble HTB mais par injection et mesure de courant.

Pour cela, les conducteurs et les écrans de la liaison à identifier sont connectés ensemble et mis à la terre sur les 3 phases aux deux extrémités de la liaison. On injecte alors indépendamment sur l’écran et/ou le conducteur des courants de fréquences différentes selon un protocole. Le but étant de détecter avec un appareil de mesure les courants injectés.

Les tests sur les liaisons souterraines permettent de mettre en évidence la qualité de cette méthode. D’ores et déjà les résultats obtenus confirment les attentes et démontrent la faisabilité de la consignation de l’ouvrage ou de l’installation, sans coupure du câble, mais avec identification certaine du conducteur ou de l’écran, sur le lieu de travail, par utilisation d’un dispositif (émetteur récepteur), comme en HTA.

Cette méthode alternative non destructive permettrait ainsi :

  • L’amélioration de la sécurité, identification basée sur la continuité électrique,
  • L’élimination du risque d’explosion grâce à une connaissance améliorée de la liaison,
  • L’élimination des risques d’erreur documentaire,
  • La réduction du temps de rupture de continuité.

Pierre Mirebeau,
Président de la Commission Technique Système Haute Tension du SYCABEL